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Dossier spécial Brexit

Dernière mise à jour : 6 avr. 2019

Véritable casse-tête administratif, juridique et politique, le Brexit (contraction des mots Britain et Exit) est le terme utilisé pour désigner le scénario de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. Thème omniprésent dans l’actualité depuis près de trois ans, nous avons décidé de lui consacrer un dossier spécial qui retrace son déroulement et explique les enjeux qui y sont liés. Dans chaque édition du journal un article relatera un moment clé du Brexit.


Le référendum : leave ou remain


Tout commence en 2013, quand David Cameron, Premier Ministre du pays, promet qu’il organisera un référendum d’appartenance à l’UE si son parti (le parti conservateur, les Tories) obtient la majorité lors des élections législatives1qui se dérouleront en 2015. Mis sous pression par les eurosceptiques2de son camp et par la montée du Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni (UKIP), son objectif est de contraindre Bruxelles à négocier un nouveau statut qui serait plus favorable au pays. Son pari réussit, il est réélu le 7 mai 2015, il s’attelle à l’organisation du référendum tout en négociant en parallèle un accord avec l’UE. Accord sur lequel il s’appuiera pour faire une campagne en faveur du « Remain »3. Cependant certaines voix discordantes s’élèvent au sein de son propre parti jugeant l’accord qu’il a négocié insuffisant et se prononcent publiquement en faveur du « Leave »4. C’est le cas par exemple de Boris Johnson, ancien maire de Londres, qui devient l’un de ses plus fervents opposants. À l’instar des Tories,les travaillistes (Labour) sont divisés sur le sujet mais de moindre façon. Leur nouveau leader, Jeremy Corbyn, peu avare de critiques envers l’UE, ne soutient que discrètement la campagne du « Remain ». A l’inverse le parti d’extrême-droite, UKIP, prend la tête de la campagne en faveur du « Leave », mené par le très controversé Nigel Farage, lui-même député européen.


Le 23 juin 2016 à l’issue du référendum, c'est le « Leave »qui l'emporte avec 51,9% des suffrages pour un taux de participation de 72,2%. Et bien qu’il n’ait pas conditionné sa place au 10 Downing Street5au résultat du vote, le lendemain de son échec David Cameron annonce sa démission. Alors que sa succession ne devait être mise en place qu'en octobre, lors du congrès du Parti conservateur, il remet finalement sa démission à la reine le 13 juillet 2016. Un vote parmi les Toriesest organisé le jour même et c’est Theresa May, ministre de l’Intérieur et eurosceptique convaincue, qui l’emporte et devient Premier ministre.


Premier pays à vouloir quitter l’UE depuis sa création, le Royaume-Uni semble alors ouvrir la voie aux eurosceptiques et extrémistes des pays européens, galvanisés par la « victoire » des Britanniques. L’exemple le plus flagrant étant celui de la France, qui pendant la campagne présidentielle de 2017 a été le théâtre d’une initiative « Frexit » menée par Nicolas Dupont-Aignan et soutenue par Marine Le Pen, pourtant député européenne (pour rappel, elle a été condamnée en juin 2018 par la justice européenne pour « emploi douteux d’assistant parlementaire » : paradoxal, me direz-vous). La France n’est pas seule dans cette situation : les Pays-Bas, l’Espagne, l’Autriche et bien d’autres pays ont eux aussi entrevu la possibilité d’interroger leur population. Cependant aujourd’hui la situation du Royaume-Uni est devenue un argument de poids pour les pro-européens qui pointent du doigt la complexité de la procédure de sortie et l’incertitude dans laquelle est plongé le pays. L’idée d’un « hard Brexit » qui voudrait que le pays quitte purement et simplement l’UE en abandonnant les négociations a d’ailleurs été abandonnée très rapidement par le gouvernement de Madame May, obligé de se rendre à l’évidence : partir sans passer d’accord avec son premier partenaire commercial se traduirait par une crise économique, politique et diplomatique sans précédent.


1. élections qui renouvellent les 650 sièges de la Chambre des Communes (chambre basse du Parlement britannique)

2. oppositions à l'intégration européenne et à l'Union européenne basées notamment sur un doute quant à la viabilité ou l’utilité de celles-ci

3. positions des personnes qui souhaitent rester dans l’UE

4. positions des personnes qui souhaitent quitter l’UE

5. résidence officielle et lieux de travail du Premier ministre du Royaume-Uni



Victor Taillemite

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