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Que préparent les démocrates américains pour 2020?

Après l’élection inattendue de Donald Trump en 2016, les membres du Parti Démocrate entendent bien reprendre la présidence en novembre 2020 face au républicain qui avait annoncé sa prochaine candidature dès son élection. Mais leur stratégie peut paraître déroutante tant la diversité des candidats est importante au sein du parti (il y a à ce jour 17 candidats démocrates déclarés). Ainsi semble-t-il intéressant de présenter rapidement ces derniers ; tour d’horizon des candidats que les sondages placent en tête pour les primaires.


Bernie Sanders

L’ancien candidat aux élections présidentielles de 2016, qui avait d’abord défié puis soutenu Hillary Clinton, est le chef de file d’une aile progressiste fortement à gauche en pleine affirmation. En effet, il concentrerait 25% des intentions de vote aux primaires démocrates de février et mars 2020. Il faut néanmoins tempérer l’interprétation des sondages qui, à cette date éloignée des élections, peuvent être biaisés par la notoriété de certains candidats. Une évolution importante de ces chiffres est donc à envisager. D’autant plus que certains observateurs décrient l’âge du doyen des candidats, estimant qu’il n’est pas capable d’exercer la fonction présidentielle à 77 ans.


Joe Biden

Sa candidature n’est pas encore annoncée, mais tous les éléments le laissent penser, en particulier ses lapsus révélateurs prononcés début mars. L’ancien vice-président de Barack Obama est le principal adversaire de Sanders, et semble, avec 28% des intentions de vote, être à ce jour le favori de ces primaires.

Il incarne une idée de rassemblement visant même à séduire certains républicains, ces derniers étant bien souvent non conservateurs. Seulement, la polémique qui l’a visé ces derniers jours va sans doute lui rendre la tâche plus ardue. En effet, Biden est accusé par des femmes de certains gestes d’affections trop appuyés ou déplacés, menant son équipe de campagne à qualifier ces déclarations de « calomnies et manipulations ».


Elizabeth Warren

La sénatrice du Massachusetts est une adversaire de longue date du président Trump, puisque celle qui a laissé sa place à Hillary Clinton en 2016 fut une des cibles de la campagne de l’actuel président. Désormais, elle semble incarner une alternative sur l’aile gauche du parti, pour les électeurs qui voient en la candidature de Bernie Sanders une démarche irréaliste. En effet, sa politique pourrait se traduire par un « populisme de gauche » selon Le Figaro, puisqu’elle s’est notamment faite connaître par sa fermeté après les excès de Wall Street en 2008.


Kamala Harris

La sénatrice de Californie a annoncé sa candidature le 20 janvier, lors du jour férié appelé Martin Luther King Day, clamant haut et fort son amour du pays pour justifier son initiative. Elle ne manque pas de mettre en valeur ses origines jamaïcaine et amérindienne, notamment dans sa récente biographie dévoilée en janvier, qui lui a permis d’exposer l’idée selon laquelle son parcours difficile montre qu’elle est armée pour affronter le camp républicain. Elle tente ces derniers mois d’incarner un certain progressisme, en se rapprochant de Bernie Sanders par exemple, pour rassembler les électeurs de gauche qui pouvaient parfois lui reprocher sa proximité avec les Clinton.


Pete Buttigieg


Son ascension dans les sondages ces dernières semaines est remarquable. A 37 ans, le maire de South Bend, une petite ville dans l’Indiana, s’est révélé grâce à un débat en mars face à 6 autres candidats. Outre son homosexualité ouvertement assumée rendant sa candidature inédite, la jeunesse de l’ancien militaire apparaît aux yeux de certains électeurs comme un atout considérable.



Amy Klobuchar

Connue pour son pragmatisme, elle est la plus centriste des candidats de son parti. La première sénatrice du Minnesota, réélue 2 fois depuis 2007, a annoncé sa candidature en février. Sa grande promesse de campagne est son plan d’infrastructure national à un milliard de dollars. Néanmoins, sa campagne a rapidement été entachée par le scandale dénonçant le traitement infligé par la sénatrice sur ses employés. Et pour cause, plusieurs témoignages d’anciens employés de la démocrate, qui l’accusent d’harcèlement moral, ont été publiés par les médias américains. Par la suite, certains démocrates sont montés au créneau pour défendre Klobuchar, dénonçant des attaques « sexistes » bien que les autres candidates n’aient pas été la cible d’accusations de quelque nature que ce soit.



Nous voyons aisément que la ligne directrice de la campagne démocrate pour les présidentielles n’est pas encore fixée, en témoignent les différents scandales qui entachent la candidature de certains favoris et sèment ainsi le trouble au sein du parti. Face à un parti républicain dont la majorité au sénat est accrue depuis les élections de mi-mandat (midterms) et qui semble uni derrière un seul homme, les prochains mois puis les primaires démocrates vont être décisifs. L’enjeu est d’autant plus important que les railleries du président Trump discréditent le parti de jours en jours, et que le temps joue en faveur du républicain dont la campagne est déjà préparée, puisqu’il a profité des midterms pour asseoir sa cote de popularité incroyablement stable depuis son élection.


Titouan Lecuyer

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